Dernière
journée dans le Kruger. Le ciel est plus que voilé, orageux même. Nous avons un
pressentiment : la journée pourrait ne pas être riche en photos … Nous
sommes pourtant sur le pont à peu près à l’heure, à 6h à la porte du Crocodile
Bridge. La veille, nous avions fait un morceau de la S25, nous n’y avions pas vu un
chat. Nous retentons l’expérience aujourd’hui, plus par obligation pour rallier
Malelane que par choix. Le terre rouge du secteur ne nous inspire pas vraiment
… Pourtant, le drive commence à merveille quelques phacochères dès la sortie du
parc puis deux hyènes à priori surprises par notre voiture à une heure si
matinale. Puis vint le festival des rapaces. Jamais nous n’en avions vu autant
que dans ce secteur : sans parvenir réellement à tous les identifier, nous
avons enfin la chance de tomber sur un bateleur en position respectable pour
nos boitiers. Après le Martial de Sabie Sand, nous tenons les deux aigles qui
nous tenaient tant à cœur ! Alors que la pluie a fait son apparition, nous
rencontrerons également notre premier serpentaire, en mauvaise position de
shoot, ainsi que quelques rhinos, des éléphants dont un juvénile apeuré, des
vervets … Finalement pas mal pour un drive que nous sentions moyen !!! A
10h30, nous atteignons Malelane et nous disons au revoir au Kruger. Le séjour
fût hyper riche en rencontres. Un seul (léger) regret : la sécheresse qui
a régné sur cette région durant notre séjour. Nous nous sommes trop souvent
cassés les dents sur des « loops » qui devaient être magnifiques en
temps normal, mais complètement asséchés lors de notre venue. Bon, on ne peut
pas tout avoir, et peut-être aurions nous vu moins d’animaux par temps de
pluie ? A 11h30, nous arrivons à Nelspruit, ville étape dans notre
périple. Nous sommes en avance sur l’horaire du check in de notre guesthouse.
Direction le centre-ville donc pour un repas dans un pub irlandais :
viande bien saignante, purée et icecream au whisky : ça fait du bien après
4 jours de Kruger aux restos formatés ! Pour digérer, nous choisissons la
visite du Botanical Garden. Réputé dans le coin, ce jardin ne nous laissera pas
un grand souvenir : sans doute intéressant pour les puristes, nous n’y
avons pas trouvé notre compte ; il faut dire que la période ne devaient
pas être la meilleure, aucune plante n’état en fleur en ce moment … Nous
finirons donc l’après midi à la piscine de notre guesthouse : une maison d’hôte
dans le Berverly Hills de Nelspruit, sur les hauteurs de la ville. Une villa
sublime entourée de barbelés, gardée la nuit, un peu too much pour nous, mais
avouons-le, hyper agréable. Splendide diner aux chandelles dans le jardin
luxuriant, puis direction la chambre et sa connexion wifi : ce n’est pas
si souvent, on en profite ! Un petit verre d’Amarula (on n’avait pas
encore testé la gnaule locale, une sorte de Bayleys élaboré à partir de Marula,
un fruit du bush africain) et au lit. Demain, longue journée de route pour rallier
Pilanesberg et notre dernier parc. Déjà ?
Ciel bleu,
O nuage à vue : la journée s’annonce belle. D’ailleurs, nous croisons
notre premier big five avant même la sortie du lodge : un troupeau de
buffalos nous fait attendre 10 minutes, pour notre plus grand plaisir. Ce
matin, direction la S 100,
réputée pour être un excellent point d’observation. Nous ne serons pas déçus.
Après avoir croisé quelques Waterbuck, nous tombons enfin sur notre premier
porc épique. Une rencontre furtive, qui ne nous permet pas de faire une photo
digne de ce nom, mais qui nous met de bonne humeur. Un peu plus loin, deux 4X4
sont arrêtés. C’est bon signe … Effectivement, deux splendides lions sont en
train de se la couler douce au soleil, à 50 mètres de nous. Mais
en même temps, un buzard rôde au dessus de notre tête et se pose 100 mètres plus
bas : tant pis, on fait le choix du buzard, les lions devraient nous
attendre ! Effectivement, les deux pachas n’auront pas bougé d’un pouce
quelques minutes plus tard. Ca ronronne sec, l’un d’eux nous gratifiant en
outre d’un joli bâillement, parfait pour nos boitiers. Quel début de
journée ! Un régal, qui se poursuit 5 kilomètres plus loin
par une nouvelle famille de lions : 3 femelles en pleine sieste, et un
male avec madame à l’écart : à voir les papouilles qu’ils se font, il
semblerait que ce soit elle qui ait eu ses faveurs ce matin. Nous supposons
également que toute cette famille a bien mangé cette nuit : les estomacs
sont bien remplis, et la peau des ventres n’est pas loin de craquer, notamment
celle du lion ! On croirait le miens après deux semaines de burger-frittes
… La suite du drive nous permettra de rencontrer crocos et hippos sur la S 41 dans une ambiance vaseuse
magique, avant une nouvelle halte à la cachette de Sweni. Nous avions adoré la
veille au soir, nous en voulions pas nous priver d’un nouvel arrêt. Nos crocos
sont toujours là, toujours aussi amorphes. Nous croiserons également quelques
« goose », un nouveau varan, toujours notre african sponnbill, des
girafes et des impalas au ravitaillement. Mais toujours pas de scène de meurtre
… Nous quittons le point d’eau à 10h, alors que le soleil a commencé à fléchir.
Il fait lourd, les animaux ne sont plus au rendez-vous, hormis 4 rhinos en
pleine sieste à l’ombre. Nous n’avions pas prévu de passer par Lower Sabie,
mais nous avions mal jugé de notre niveau d’essence : un poil stressé,
avec 35 kilomètres d’avalés sur la réserve, nous rallions tout de même la station, pas loin d’être
complètement à sec. Nous en profitons du coup pour faire un stop, la chaleur
rendant inutile les drive en journée. Nous croiserons dans le camp notre
premier serpent : il semble amuser beaucoup de monde, nous y compris. Le
temps de le prendre très rapidement en photo, de consulter notre manuel :
gloups ! Il ressemble fort à un serpent mortel !!! Quand on y
repense, nous n’étions pas très loin quand même … Nous repartirons vers 14h30,
avec une longue route sans intérêt pour Crocodile Bridge. Nous hésiterons un
moment avant de repartir en drive du soir : il est tard et nous commençons
sérieusement à accuser le coup. Allez, ce n’est pas le moment de flancher, ce
n’est pas dans une semaine à Dole que nous aurons l’occasion partir dans le
bush le soir ! Nous reprenons donc la route avec … notre second serpent.
Sophie ne s’en est pas rendue compte,
mais elle lui a roulé de dessus ! Marche arrière … ouf, le snake est
indemne : prise de photos, heu … la vitre à moitié entre-ouverte, le
reptile est un peu impressionnant malgré sa petite taille : nous ne serons
pas vraiment ce que c’est. Au retour ? La suite du drive nous permettra de
rencontrer quelques vervets, un magnifique aigle brun-jaune malheureusement caché
derrière une branche, une famille de phacochères (hyper nombreux dans cette
zone), des girafes et un nouveau rhino. Retour au camp, salade maïs-thon que
nous transportons depuis trois jours, et de nouveau au lit de bonne heure.
Demain, dernière journée dans le Kruger avant un départ pour le Pilanesberg.
Pffff … plus que 5 jours de vacance …
Pas
mécontent de quitter Olifants. Le camp ne nous a pas plu : lits limites
propres, resto en travaux … nous partons donc pour Satara. D’entrée, nous
tombons sur un éléphant solitaire. Le pachyderme est à 200 bon mètres, mais
notre désormais relative expérience du bush nous permet d’anticiper sa course.
Effectivement, il passera à 2
mètres de nous, traversant la route en nous lançant un
regard plein d’assurance : OK, on a bien compris, on ne fait pas le
poids ! Nous traverserons la rivière Olifants et un petit arrêt pour
observer les mouvements de la veille : les crocos ont disparu, mais nous
assistons, certes d’un peu loin, à un joli combat de waterbuck. Un aigle nous
occupera également un long moment. La suite du drive nous permettra de
rencontrer de nombreux zèbres, quelques girafes, des autruches, un couple de
chacals, des gnous et de nouveau deux kori buzard, dont un difforme avec un cou
gonflé comme une pastèque : danse nuptiale ? Maladie ? On se
renseignera au retour … Nous arrivons à Satara vers 10h30, avec un éléphant
pour nous accueillir, et un bush baby dans l’arbre de la réception du camp. Le
check-in n’est qu’à midi, nous repartons donc sur les routes pour patienter.
Sur la S 100, nous
rencontrerons quelques waterbucks et deux tortues à un point d’eau. De retour
au camp, nous nous amuserons à observer une famille de vervet monkeys occupés à
dévaliser le placard de touristes pas très malins. C’est certain, ce soir, ils
ne mangeront ni bananes, ni maïs ! Nous entamons notre game drive du soir
à 15h. Nous avons prévu de refaire la
S 100, mais en entier. Avec un passage au dam de Sweni :
nous y resteront finalement jusqu’au coucher du soleil. Le point d’eau est
infecté de crocos, et nous espérons assister à un de leur repas :
malheureusement, les 2h d’attente ne nous le permettrons pas, malgré la
tentative de l’un d’entre eux sur une tourterelle venue s’abreuver un peu trop
près de lui. Peu importe, nous avons passé un excellent moment à les observer
dans notre petite cabane de bois, dans un silence de religieux. Nous y auront
également croisé quelques hyppos, un african spoonbill, des tortues, des
vervets monkeys, ainsi qu’une girafe, des kudus et des impalas venus s’abreuver.
Il est maintenant 17h15, et nous n’avons pas de temps à perdre, pour rentrer
avant la fermeture du camp. Malheureusement (ou heureusement ?!?), le
retour sera riche en rencontres : phacochères, ground hornbill, avant de
piler à un point d’eau magique : à droite, un éléphant au premier plan, un
vervet au second et trois rhinos en arrière plan : à gauche, deux hyènes
occupées à se disputer un os. Nous ne savons plus où donner de la tête !
Mais le temps presse, et c’est en accéléré comme nous compilons les photos.
Nous franchirons finalement la porte du camp à 17h59, juste à temps ! Le
resto du soir sera tout simplement délicieux : non pas pour la nourriture,
mais par l’ambiance. Idéalement installé sur une petite table éclairée à la
lanterne, nous donnons sur le point d’eau du camp : durant la soirée, 3
des big five y passeront ! Une belle lionne tout d’abord, puis un
éléphant, et un troupeau de buffles : impressionnant ! Nous y verrons
également une hyène et un chacal. 21h30, extinction des feux : demain sera
notre dernière grande journée dans le Kruger.
Pour notre première vraie journée complète en individuel, nous avons décidé de vivre au rythme des réserves privées. Lever donc aux aurores, pour être opérationnel à l’ouverture de la gate, à 5h30. Nous avons décidé de faire le chemin inverse de la veille, qui devrait être dans une bonne lumière du matin. Pas grand-chose à se mettre sous la dent sur la H5, mais la bifurcation sur la S39 va nous apporter pas mal de rencontres. Énormément de girafes (non comptées, vraiment trop nombreuses dans ce coin), vervet, babouins, gnou, koudous, zèbres, … mais aussi pas mal de petits animaux que nous prenons le temps d’observer : mangoustes, écureuils, pintades diverses. Sophie est d’ailleurs en train de tailler le portrait de l’une d’entre elles lorsque là, dans le contrebas de la rivière asséchée, une tache fauve et noire fait son apparition. Sophie ! Léopard !!! Même que c’est nous tout seul qui l’avons vu !!! L’animal est un peu loin, (une centaine de mètres), mais il est splendide. Si l’on se réfère à notre courte expérience, nous penserions à un male, car il semble beaucoup plus massif que ceux observés jusqu’à maintenant, tous des femelles. La rencontre ne dure que quelques secondes, avant que l’animal ne se cache derrière un buisson. Pas de problème, il est 8h du mat, on a tout notre temps ! Nous planquons durant 20 minutes, sans résultat. Nous décidons alors de bouger de quelques dizaines de mètres, afin de plonger sur l’arrière du buisson : toujours rien : ce n’est pas possible, il n’a pas pu se volatiliser tout de même ! Malgré nos différents mouvements, nous en parviendrons pas à le retrouver … Tant pis, on repassera en fin de matinée, sait-on jamais ? Nous piquons alors sur le spot de Ratelpan : un point d’observation magnifique au niveau du fleuve Olifants. Nous y resterons une heure pour observer les crocos et de nombreux oiseaux. Sur le départ, je m’aperçois que nous sommes épiés par un agame, situé à moins de deux mètres de nous. Ce gros lézard venu de la préhistoire nous occupera lui aussi un moment. De retour à notre campement, nous nous arrêterons encore de longues minutes au dessus de notre plaine à léopard, mais nous ne verrons que koudous, girafes et babouins. Également un « kori bustard », impressionnant oiseau que nous n’avions encore jamais vu. Nous terminerons la matinée par un long arrêt sur le pont de la rivière Olifants : éléphants, babouins et crocos seront nos principales cibles. Nous déjeunerons au restaurant d’Olifant, avant une petite sieste réparatrice. Nous ne ressortiront qu’à 16h30 pour notre game drive du soir. Nous avons choisi de faire une petite boucle (20 km), mais de la faire au ralenti, afin de bien observer les recoins du bush. Nous débusqueront un éléphant mais en mauvaise position de shoot, quelques koudous, mais rien de plus. Nous sommes un fois de plus limite pour rentrer à temps avant la fermeture de la gate, mais là, à un kilomètre des portes, un varan (rock monitor) rampe traine ses gaines le long de la route. La langue sortie, l’animal est impressionnant (environ un mètre de long ?), et c’est avec une assurance limitée que Sophie pointe son objectif sur la bête, à moins de deux mètres d’elle. Lorsqu’il fait face, je ne peux m’empêcher d’enclencher la marche arrière. Sans doute est-il inoffensif, mais il est quand même bizarre le truc !!! Du coup, c’est avec entrain que nous regagnons notre roundavel : nouveau resto du parc, une attente interminable qui nous permet de préparer le trip du lendemain, et dodo. Demain, route vers le sud et Satara
Aujourd’hui,
c’est notre dernier game drive accompagné. Le temps est couvert, et c’est avec
des couvertures sur les jambes que nous nous installons dans notre 4X4. Ca
caille dure, mais la lumière reste correcte. Des impalas, quelques girafes, un
gnou et notre premier big five : un éléphant occupé à se restaurer de
fougères. Nous observons son balai avec délectation, et une habileté à
travailler avec sa trompe et ses jambes en même temps. Quelques centaines de
mètres plus loin, second big five : une dizaine de buffles que nous
parvenons à approcher à moins de 10 mètres. Mais nos rangers ont reçu un
appel : les wild dogs ont de nouveau été repérés ! Nous sommes sur
les lieux en une dizaine de minutes. La troupe au complet fait la sièste, après
avoir digéré deux impalas chassés durant la nuit. La carcasse est encore
visible, et les vautours rodent. Une hyène également : nous restons là à
observer la scène. Notre ranger nous indique qu’il peut y avoir combat.
L’excitation est à son comble dans le 4X4. La hyène hésite, alors que les
chiens sont prêts à défendre leur beefsteak, les oreilles dressées sur la tête.
La hyène n’a à priori aucune chance. Elle le sait, et pour notre plus grand
désarroi, elle rebrousse chemin. Nous n’assisterons pas aujourd’hui à notre
premier combat de brousse … La suite du drive sera relativement calme, avec un
gros troupeau de buffles mais très lointain, pas mal de girafes, quelques
zèbres, une mangouste et encore des ground hornbill, ces oiseaux qui semblent
pourtant si rares à observer et que nous rencontrons pour la troisième fois.
Retour au lodge, petit dej, mise à jour du blog, et route vers le Kruger pour
quatre journées en individuel. Nous atteignons Orpen Gate en moins d’une
demi-heure. Kudus, éléphants, girafes sont rapidement repérés. Nous assistons
également à une jolie traversée de route combinée entre phacochères et girafes.
Un « lilac-breasted roller » occupera Sophie durant de longues
minutes : c’est là l’avantage du safari individuel ! Idem pour
tailler le portait d’un tawny eagle, à contre jour mais relativement proche
pour mériter un réel intérêt. Nous rencontrerons beaucoup d’autres animaux
durant tout l’après midi, mais c’est à l’approche du camp de Oliphant que nous
faisons nos plus belles rencontres. D’abord parce que la lumière devient basse,
et ensuite parce que nous longeons le fleuve Oliphants. Crocos, hyppos,
éléphants, impalas, kudus, babouins … puis trois superbes rhinos et une
affreuse hyène auréolée d’une couronne de mouches pour clôturer ce joli drive.
Nous arrivons tout juste avant la fermeture du camp d’Oliphant. Burger et steak
à la cafet, puis dodo dans des lits limites propres. Demain, grande journée de
drive en solo. Avec un objectif : débusquer un animal inconnu.
Pas simple de trouver des connexions en pleine brousse. Voici donc enfin de nous nouvelles : il nous reste 8 jours, nous vivons des instants tout simplement incroyables. Ci-dessous le résumé des jours suivants, et quelques photos si ça passe, car en pleine réserve, le débit est limité !!! See you soon, Xavier and Sophie.
Lundi 28 septembre 2009
Tour de la péninsule de Cap
Sylvie
bloquée du dos, Hector des bronches, la matinée sera consacrée aux soins. Ce
qui permet de retraiter quelques photos et de compléter le carnet de voyage.
Nous prendrons également le temps d’aller promener les chiens sur Longbeach.
Baïkal, Brière, Zulu et Maya s’en donnent à cœur joie et se régalent de
quelques morceaux de phoques pourris (gloups !) La promenade est des plus
tonifiantes, tant le vent balaye la plage. Attention à l’appareil photo !
Nous ne le sortirons que 5 petites minutes, histoire d’immortaliser l’instant,
et de tenter de capter les impressionnantes vagues qui viennent s’échouer sur
la plage. Retour au bercail, et départ pour le Pick and Pay, le centre
commercial local. Ici, on invente de nouveaux métiers. Il ya le monteur de sac
par exemple : une personne, un noir bien entendu, est spécialement chargée
de vider votre caddie, de décharger vos courses et de les ranger dans votre
coffre. Bien entendu, vous ne fermez pas votre coffre vous-même, et vous
laissez votre fidèle se charger de ranger votre caddie … Mouais, faut s’y
habituer, car de prime à bord, c’est assez choquant. Mais c’est l’Afrique du
Sud … Nous partons finalement sur le tard pour faire le tour de la péninsule du
Cap. On a pris rendez-vous avec les babouins ! Dès le passage de la gate
du Table Mountain National Park, le paysage change et passe au
« fynbos » avec ses superbes protéa jaunes. Nous sommes aux aguets de
la moindre apparition de baboon ! Mais nous roulons, nous roulons, sans
apercevoir le moindre morceau de cul rouge. Jusqu’à l’arrivée à Cape Point. Un
tour de Cable Car plus tard, et nous nous retrouvons en haut de ce point de vue
tout bonnement exceptionnel : à gauche, l’océan pacifique, à droite, l’Atlantique.
Un coin de bout du monde, avec ses falaises abruptes, sa mer déchaînée, un vrai
paysage de carte postale. Histoire de, on décide de terminer par le Cap de
Bonne Espérance. Beaucoup moins spectaculaire que Cape Point mais c’est Hope
Cape … et surtout, cela nous permet enfin d’apercevoir des babouins. Certes,
ils sont loin. Même trop loin pour nos objectifs. Mais on les voit ! Et on
verra aussi autruches, élan, et quelques dindes sauvages à tête bleue. Bref,
une jolie fin d’après midi ! De retour à la maison, je suis chargé de
faire le braï. Beaucoup de pressions sur mes épaules au pays du barbecue … Je
crois que je m’en sortirai pas trop mal, avec une cuisson certes un poil trop
poussée en ce qui concerne la côte de bœuf, mais une boerevors (la saucisse
locale) parfaite. Le tout arrosé d’un Alto Rouge 2007, assemblage de Syrah,
Cabernet Franc, Cabernet Sauvignon et Merlot très tannique, parfait pour
rehausser la viande. Et également un excellent avant-goût de ce qui nous attend
le lendemain : Franschhoek et la route des vins …
Mardi 29 septembre 2009
La route des vins
24°C, un ciel bleu dure : la
journée commence bien ! Comme d’hab, nous prendrons le temps le matin.
Après le traditionnel bol de céréales-myrtilles-fraises-amandes, nous prenons
la route des vins direction Franschhoek. Rien d’extraordinaire sur le route,
mais l’arrivée dans la Napa Valley sud-africaine n’a rien à voir avec son homologue américaine. Alors que nous
avions été déçus il y a trois ans en parcourant les vignes au nord de San Francisco,
nous tombons sous le charme de cette région enclavée dans la montagne, mais
avec un vignoble en coteaux parfaitement entretenu. Franschhoek est la ville
française par excellence. Les huguenots, chassés de France il y a une paire
d’année, y avaient installé leur QG. Résultat : une emprise française sur
la majorité des sites, des noms de rue hexagonaux, et bien entendu, des vins
très francisés. Nous déjeunerons dans une pizzéria du centre-ville, très
touristique, avec une fois encore un rapport qualité-prix qui nous coupe le
souffle. Puis vient le temps de la dégustation. Sylvie nous a choisi le domaine
Haute-Cabrière. La dégustation commence par un assemblage de Pinot noir (60%)
et Chardonnay (40%) qui ne nous séduit pas vraiment. Nous préférons de loin le
60% Chardonnay, 40% Pinot Noir, sans être totalement emballé. Les rouges nous
conviendront finalement mieux : le Sauvignon rouge est honnête, alors que
le pinot noir, vieilli en fût de chêne, se révèle très convainquant. On
regrette néanmoins de ne pas avoir pu goûter un 100% Chardonnay ou un vrai
Shiraz. Peut-être pour plus tard ? Comme dit Sylvie, « vous resteriez
10 jours de plus, on aurait le temps d’en voir d’autres ! » le retour
se fera par la Baden Powell Drive, une route inconnue de Sylvie : une vraie route touristique pas
connue des touristes ! Un long passage à flanc d’océan avec une mer
déchaînée et du sable volant, puis de nouveau une brève apparition devant le
Township de Khayelitsha. Comme le premier jour. Sauf que cette fois-ci, nous
sommes sur une route qui surplombe le bidonville. Les shacks (ces cabanes
faîtes de tôles ondulées et autres matériaux de récupération) s’étendent à
perte de vue. Impressionnant. Flippant aussi. Le retour à la maison se fait
vers 19h. Tout le monde est exténué. Un petit Wok de légumes et poulet, servi
avec un multi-cépage 2004 de chez La
Motte ( cuvée Millénium), tirant tout de même à 14,5° !
Sublime de finesse. Puis au lit, demain, dernière journée au Cap, et encore
beaucoup de choses à découvrir !
Mercredi 30 septembre 2009
Pingouins !
Comme
d’hab., nous allons traîner toute la matinée ! Une petite sortie au Pick
and Pay pour Sophie et Sylvie, moi, je garde Hector et je traite quelques
photos. Le décollage n’aura lieu que sur les coups de midi trente. Direction
Bouders Beach et ses pingouins. Un petit arrêt sur la route pour admirer une
baleine qui s’amuse au milieu d’une mer toujours aussi déchaînée. Il faut dire
que le vent est énorme aujourd’hui. La baleine est loin, très très loin, on ne
s’attarde pas. Arrivée à Boulders, nous prenons notre Wildlife Card, qui nous
permettra de pénétrer dans tous les parcs d’Afrique du Sud durant une année.
Sait-on jamais ? On accède à Boulders par un petit sentier balisé autour
duquel commencent déjà à se prélasser quelques pingouins. Puis vient la plage,
avec la colonie au grand complet. Ils sont 3 000, et se prêtent
allègrement aux objectifs des photographes. Le vent et le sable ne nous
retiennent pas très longtemps, assez pour néanmoins ramener quelques clichés
exploitables. L’après midi sera consacré au centre historique du Cap. Une
découverte pour Sylvie qui n’y a jamais mis les pieds. Greenmarket (marché aux
puces local, transformé progressivement en marché de souvenirs pour touristes),
la cathédrale Saint-Georges (où officiait Desmond Tutu), Government Avenue et
ses écureuils, le tout sous un beau soleil. Pas question néanmoins de sortir
l’appareil photo. On ne se sent pas en complète insécurité, mais tout de même …
Pour terminer la journée, Sylvie nous propose une promenade en voiture le long
de la côte. Magnifique ! La montagne d’un côté et les maisons en cascade,
la mer de l’autre : Camps Bay, Hout Bay … un vrai coin de paradis, qui
aurait mérité plus d’attention, et quelques arrêts photos. Mais nous n’avions
malheureusement plus le temps. Car ce soir, nous sommes attendus au restaurant.
The Foodbarn. Un resto tenu par un chef français, à deux pas de la maison de
Sylvie. Ce chef officiait auparavant à La Colombe, resto chic et réputé de Constantia. On
comprend pourquoi : Sophie se rappellera longtemps de sa crème de parmesan
aux truffes, et moi de mon carré d’agneau rosé à souhait : « Gob
Smacked : ». Nous terminerons le repas par un Klein Constantia, le
vin de dessert préféré de Napoléon. Un muscat de Frontignan parfaitement
maîtrisé. Bref, une fin en apothéose concluant un séjour au Cap que nous
n’oublieront certainement pas. Retour au bercail, dodo, et demain, départ pour
Santa Lucia. Sans guide cette fois.
Jeudi 1er octobre 2009
Cape Town – Santa Lucia
Grosse
journée de transit prévue aujourd’hui. Pour notre dernier jour au Cap, Sylvie
nous a préparé un english breakfast. Nous ne le savions pas, mais cela constituera
notre seul repas du jour … Il est désormais temps de quitter Cape Town, à
regret. Nous avions encore tant de choses à découvrir : la Table (impossible d’y monter
durant notre séjour, trop de vent), le quartier historique du Cap,
Stellenbosch, Constantia, la route des jardins, les plages côtières, les town
ships … Le temps de dire au revoir à Sylvie et nous voilà parti pour Durban
avec Kulula. Décollage supersonique, pour nous retrouver au dessus du Cap,
cette fois-ci par beau temps ! La mer, la montagne, les lacs, la
ville : absolument fabuleux vu du ciel. 2 heures plus tard, nous
atterrissons à Durban, prise du 4X4, et route vers Santa Lucia. Pas de temps à
perdre, nous avons trois heures de route et il est déjà 16h. Trop pressés de
partir, on en oublie de consulter le manuel du 4X4 : la position
automatique n’est pas enclenchée, et il me faudra gérer cette boîte manuelle
jusqu’à la fin du voyage, car pas question de s’arrêter sur l’autoroute. Un 4x4
en boîte manuelle et une conduite à gauche à appréhender en même temps, pas
simple ! D’autant plus qu’un vrai déluge commence à s’abattre, et ce n’est
que le début ! Tant bien que mal, nous parvenons à prendre la bonne
direction. Sophie sert les fesses, trouvant que j’ai parfois tendance à
retrouver mes réflexes d’européen en me déportant sur la gauche … Or, sur la
gauche, il y a des gens qui marchent. Oui, oui, sur l’autoroute, ils sont comme
ça ici ! Bref, après 3h de conduite plutôt stressante, une pluie qui a
redoublé et la nuit qui est tombée, nous sommes pressés d’arriver à St-Lucia.
Nous prenons la bonne sortie, mais nous ratons la bifurcation à Mtubatuba.
Certains de notre route, nous nous engageons pour nos 30 derniers kilomètres
sur une voie complètement déserte, dans le noir le plus total. Je ne vois plus
grand-chose, et après avoir tenté de les éviter une bonne partie du temps, je
ne peux plus rien faire pour ses pauvres crapeaux qui viennent s’exposer sous
mes pneus. Ces 30
kilomètres sont interminables, et sans panneaux
indicateurs, nous restons confiant (enfin, on essaie), jusqu’à ce que nous
arrivions au panneau « Vous entrez dans la réserve animalière de
Hluhluve ». Petit coup d’œil sur le plan : on est à l’opposé de là où
on devrait être ! Et hop, rebelote pour les 30 km dans l’autre sens, en
sachant qu’on a toujours les 30 pour Santa Lucia, et qu’il est 19h30 ! Je
suis cette fois-ci sans pitié pour les pauvres crapeaux. Vidés, nous rallions
enfin notre destination. Il est 20h45, et nous n’avons rien mangé depuis le
matin. Mais nous n’avons ni l’envie, ni le courage de ressortir. Avec fierté,
Sophie sort de son sac deux sachets de pâtes chinoises, que nous avalerons dans
notre splendide suite de l’Avalone Guest House. Sans mentir, je les ai adoré
ces nouilles ! Vannés, nous nous écroulons en espérant que la journée
suivante serait meilleure.
Vendredi 2 octobre 2009
Santa Lucia
Ploc, ploc,
ploc … et ploc, ploc, ploc … Sans arrêt, ou presque, la pluie s’est abattue
aujourd’hui sur la baie de Santa Lucia. Pas de quoi tempérer nos ardeurs, et
c’est donc avec un appétit de photographes voraces que nous mettons notre
réveil à 6h45. Le petit dej de l’Avalone est gargantuesque, et c’est l’estomac
plein comme un hypo rassasié que nous nous dirigeons sur la « Main
Beach ». Une petite balade matinale pour patienter, notre croisière sur la
baie débutant à 10h. Cela nous permettra de vivre notre première grosse sensation ;
au détour d’un chemin parallèle à la plage, je suis intrigué par une trace sur
le sable. C’est énorme. Même dans Jurassic Park, il n’y en a pas de telles.
Oui, ce sont bien des empreintes d’hippopotames. Gloups ! Pourvu qu’il n’y
en ait pas dans le coin : il parait que les hypos tuent chaque année plus
d’hommes que les lions …On immortalise l’instant en comparant notre empreinte
de pied à celle du pachyderme, avant de l’apercevoir, lui le molosse au pied de
plomb. Ouf, il est derrière la berge ! Toutes ces émotions nous font
quelque peu oublier l’heure, et on doit désormais se dépêcher pour ne pas rater
l’embarquement. On croisera sur la route quelques « Vervet Monkey » (notre
bouquin sur les animaux d’Afrique est en
anglais …), et 5 minute de plus de perdues pour les photos. Le bateau nous a attendus,
nous pouvons donc tout de même embarquer. Pour 2 heures de croisière
fantastique. Certes, la pluie est toujours là, mais qu’importe. Nous savons que
nous ne ferons pas les photos du siècle aujourd’hui, mais ce que nous voyons
suffit à notre bonheur. Une famille d’hippopotames, d’entrée, avec le petiot
occupé à mâchouiller quelques brindilles. Puis un croco, et un autre, encore
plus gros. Et un « African Fish Eagle », majestueux en haut de son
arbre. En tout, nous compterons une bonne trentaine d’hyppos, pas très actifs,
peu de crocos finalement, mais une belle colonie d’oiseaux de pêche :
« african spoonbill », « pied kingfischer », hérons gris,
« great egret », « white breasted cormorant »,
« southern masked weaver » … Pas de grands souvenirs photographiques,
mais de belles rencontres, assurément. Nous déjeunons au Quaterdeck Seafood
Grill, avec calamar et langouste au menu. Pas top. Le temps de rentrer nous
sécher rapidement à la guesthouse, et nous repartons en fin d’après midi pour
une petite balade à pied au cœur de la mangrove. Encore des hyppos au
programme, et d’autres oiseaux : « woodland kingfischer »,
« red capped robin chat », « dark capped bulbul », et quelques
autres non référencés dans notre guide. Avant la tombé de la nuit, nous
croiserons également quelques impalas exhibant leurs cornes parfaitement
symétriques. Puis un phacochère ? Sophie semble persuadée d’en avoir
aperçu l’arrière train. Cet animal que nous traquons depuis le matin se ferait-il
un malin plaisir à nous narguer ? Rira bien qui rira le dernier …
Samedi 3 octobre 2009
Imfolozi
Wonderful
day ! Aujourd’hui, nous entamons notre première vraie journée de safari.
La météo annoncée ne nous incite pas à nous lever de trop bonne heure. Bien
nous en prends, puisqu’à 7h15, c’est sous une légère bruine que nous déjeunons
… La poisse semble nous poursuivre. Jusqu’à notre départ tout du moins. Car
miracle, le soleil apparaît dès notre départ pour le parc de Hluhluwe-Imfolozi.
Finalement, la journée sera magnifique. Arrivés à la gate à 9h, nous prenons la
direction d’Imfolozi. Un peu au pif … 4 zèbres vont constituer notre première
rencontre. Puis se succèdent des cohortes d’impalas et autres antilopes aussi
gracieuses les unes que les autres, et quelques gnous. Nous quittons la
« main road » rapidement pour un chemin plus chaotique. Au loin, se
dessinent quelques masses dans le paysage : ce sont nos premiers rhinos.
Les appareils sont froids, mais se réchauffent très très vite ! Ca crépite,
on ne sait jamais, peut-être que nous n’en reverrons pas de la journée ?
Même réflexe avec notre première girafe, avant de croiser un 4x4 qui nous
promet des lions à 300m. Vu l’attroupement de voitures, effectivement, on le
croit ! 1 lion et 5 lionnes se reposent à flanc de montagne, à 100 mètres de nous.
C’est un peu loin, mais c’est suffisant pour nous procurer une première grosse
émotion. D’autant plus que l’on ne s’attendait pas à voir de lions à Imfolozi,
les guides nous indiquant une population inférieure à une centaine de têtes
dans ce parc. La journée débute bien ! De hides en view point, nous
apercevrons ensuite dans la matinée des oies, quelques rhinos bien cachés, une
famille de babouins effrayée par notre voiture, et, bien entendu, beaucoup, beaucoup
d’antilopes dont nous ne nous lasserons jamais d’admirer la grâce. Jusqu’à ce
que … là, derrière les buissons, dans l’eau, un phacochère ! Le temps de
garer la voiture dans le bon sens, et … plus rien. Disparu. La malédiction est
sur nous. Quand pourrons-nous enfin capter ce fascinant goret ??? La pause
déjeuner se fera au spot de Sontulli. Un croco à l’affût dans le bas de la
rivière sera notre unique observation méridienne. Le sandwich avalé, nous
reprenons notre périple avec la rencontre avec notre premier nyala. C’est grand
un nyala ! Quelques dindes, un gnou, pas mal de rapaces (aigles ?) puis
nous montons arrivons en haut d’un plateau. Le miracle se produit : trois
phacochères, à moins de 50
mètres et en parfaite position de shoot s’offrent à nous.
Enfin !!! L’objet de nos désires est là, puis encore là, 100m plus loin
avec une famille au grand complet. Nous en verrons finalement tout l’après
midi, pour notre plus grand bonheur ! Un après midi d’ailleurs plutôt
calme, avec de longues périodes vierges de toute observation. Mais tout de même
une grande rencontre : 4 rhinos en train de prendre leur bain, à moins de 5 mètres de nous. On
entend leur souffle. D’ailleurs, les deux autres voitures garées devant nous
sont prises en grippe par les pachydermes qui n’hésitent pas à jouer du sabot
pour intimider les dérangeurs. Cela fonctionne, et les deux véhicules préférant
s’éclipser. C’est donc seuls que nous assistons à leur bain de boue, aussi
impressionnant qu’émouvant. Plein d’images, aussi bien dans les boitiers que
dans els têtes, nous nous apprêtons à regagner la gate. Le soleil commence à
fléchir, les couleurs virent au jaune. Les impalas deviennent d’un orange
sublime, alors que nous croisons de nouveau nos lions, quasiment au même
endroit que le matin même. Nous terminerons notre journée avec la rencontre
d’une colonie de girafes (une dizaine) et une grande famille de babouins
afférés dans une séance de dépouillage en règle. Enchantés par notre premier
safari, c’est avec le seul regret de ne pas avoir croisé d’éléphants que nous
quittons Imfolozi. Mais comme la chance est avec nous aujourd’hui … nous en
croiserons une famille entière 500 mètres après avoir quitté la gate, le long
de la route nationale ! Une dizaine de colosses de toutes tailles !
Les appareils photos ne sont pas réglés, la lumière est basse, donc pas de
clichés souvenirs. Peu importe, ils étaient là, et nous aussi … Des images
plein la tête, nous rejoignons Santa Lucia pour un braï dans notre guesthouse.
Rapidement avalé, nous regagnons notre chambre pour le traitement des photos et
l’écriture du carnet de voyage. Il est maintenant 22h30, et il est temps de
s’endormir : demain, retour à la mangrove et aux hyppos, avant la grande
aventure du Kruger …
Dimanche 4 octobre 2009
St-Lucia
« Cloudy ».
Une fois n’est pas coutume, le ciel n’est pas avec nous aujourd’hui. Nous
allégeons donc notre programme. De toute manière, Sophie a la crève depuis hier
soir, elle n’a rien dormi de la nuit, donc inutile de trop charger la mule. Nous
ne ferons donc pas Hluhluwe, préférant pénétrer de nouveau dans la mangrove de
St-Lucia, paysage que nous ne reverrons plus d’ici la fin de notre périple.
Pour changer, nous choisissons un trek à pied, en autonome. Partis pour une
heure, nous mettrons trois bonnes heures à rallier l’arrivée, nous perdant dans
les multiples chemins. A notre actif, pas mal d’antilopes dont des sunys, que
nous n’avions pas encore observés. Des zèbres, des gnous, une course poursuite entre
phacochères et bushpigs, des pintades, des chenilles, et … une multitude de
cloportes énormes, qui font bondir Sophie à chaque détour de chemin. Bref, une
balade tranquille, pas rassurante au début (« KZNNCS accepts no
responsability for any death » qu’ils marquent sur le panneau de départ du
trek !), mais finalement très agréable. Nous terminerons la matinée par un
détour sur les plages de Santa Lucia pour aller mater les crocos, les pélicans
et quelques magnifiques toucans perchés dans les arbres en pleine dégustations
de chenilles. De retour à la guesthouse pour déjeuner, nous passerons un bon
moment à capter le balai aérien d’un guêpier afféré sur son nid. Une petite
sieste plus tard, nous avons rendez-vous à 16h sur le quai pour notre seconde
croisière « hippo-croco ». Le temps était tellement pourri la
première fois que nous nous sommes décidés à remettre le couvert. Ce n’est que
guère mieux aujourd’hui, mais au moins, il ne pleut pas … Nous commençons par
l’observation de plusieurs piafs : pied kingfischer, giant kingfisher, grey
heron, little egret, et un nouvel African Fish Eagle : y’a pas à dire,
sans la pluie, les photos sont quant même meilleures ! Nous poursuivons
avec une colonie de guêpiers occupés à construire leurs nids, et enfin notre
premier croco. Ce sera d’ailleurs le seul de l’après midi. Un peu plus loin,
nous atteignons le repère de notre première famille d’hyppos. Toujours aussi
pâteux, ils sont néanmoins un peu plus actifs que le matin. Ca baille, ça joue,
ça plonge … pour le plus grand bonheur de nos lorgnettes ! Un petit
conseil : ne pas rester derrière un hippo lorsque le besoin d’expulser le
superflu de son repas se fait sentir !!! Eclaboussures assurées … Retour à
la guesthouse vers 18h30, et repas brésilo-portugais au Braza : Un super
plan, et sans aucun doute notre meilleur repas à St-Lucia. Snails pour
commencer pour Sophie, bœuf style « fondue bourguignonne » pour moi,
puis un stirloin steack pour madame et une brochette de viandes absolument
divine pour moi. Le tout arrosé d’un Bushendale Chardonnay splendide acheté au
surpermarché d’à côté. Nous terminerons par des ananas flambés au rhum, le tout
pour moins de 35 euros. Rien à redire ! Nous partons sur ces excellentes
notes de St-Lucia, ravis de notre passage dans ce coin perdu d’Afrique du Sud
absolument superbe. Demain, décollage pour Joburg, destination Kruger : on
a hâte !!!
Lundi 5 octobre 2009
St-Lucia - Kruger
Grosse
journée de transit aujourd’hui. Donc lever de bonne heure, et départ à 5h45
pour l’aéroport de Richards Bay, à une heure de St-Lucia. Nous atterrissons à
Johannesburg à 9h30. Le temps de checker les mails au hot spot WIFI de
l’aéroport, et nous embarquons dans notre nouveau véhicule, un Honda CRV.
Direction le Kruger ! La route est longue, mais excellente. Monotone
durant 2 heures, puis vallonnée à l’approche de Nelspruit. Nous atteignons Malelane
Gate à 16h. Pas de temps à perdre, nous n’avons que 2h pour atteindre le camp
de Skukuza, situé à 61 km.
Autant dire que notre première immersion dans le Kruger s’est faite au pas de
course ! A 40 km/h,
difficile de voir un animal au milieu du bush … Ceci-dit, nous aurons
toutefois la chance de voir, en si peu de temps, pas mal d’oiseaux dont un
aigle brun et un bateleur côte à côte sur une branche d’arbre
(superbes !), différentes antilopes, des grand koudous, des girafes et …
un 4/5. Comprenez 4 des big 5 : pas mal pour un safari express ! En
entrant dans Malelane, nous avons effectivement croisé nos deux premiers
buffalos : à 200 bons mètres de nous, mais déjà très impressionnants. Puis
quelques éléphants, des rhinocéros noirs (alors que nous n’avions vu que des
blancs à Imfolozi), et un lion et ses deux femelles se prélassant sur un
rocher, là encore beaucoup trop loin de nous pour en profiter pleinement. Et
comme en plus nous roulons au pas de course … Finalement, nous rallions Skukuza
dans les temps, 10 minutes avant la fermeture du camp. Notre lodge est superbe,
avec vue sur la Sabie. Quelques courses, un resto rapide, puis dodo. Demain, safari matinal puis réserve
privée. En espérant que Sophie ira mieux, c’était encore une journée galère
pour elle avec une grippe tenace qui l’empêche de profiter pleinement des
vacances …
Mardi 6 octobre 2009
Kruger – Sabie Sand
Quelle
journée ! Il y a des moments dans une vie qui valent d’être vécus. Ce
mardi 6 octobre 2009 restera assurément dans nos mémoires. Souhaitant profiter
au maximum du Kruger avant de nous rendre à en réserve privée à Sabie Sand,
nous nous levons à 5h. A 5h45, nous sommes devant la gate, appareils photos en
bandoulière. Nous avons un peu plus de 100 bornes à faire pour rallier Orpen
Gate. Le soleil est de la partie, et nous débutons notre trip avec quelques
buffalos aperçus au loin. Puis, enfin, tout près, des éléphants ! Nos
vrais premiers éléphants tout proches. Une maman et deux de ses garnements, dans
une belle lumière. Clic-clac Kodak ! Les rencontres sont riches en ce
début de matinée : hippos, une multitude d’oiseaux et d’antilopes, Kudus,
zèbres, une grande famille de girafes (13), un croco, des phacochères, … le
tout dans une excellente lumière de début de journée. Nous nous attarderons
également longtemps sur une famille de babouins, dont les jeunes aux tronches
de grand-mère juvéniles nous ferons passer de jolis moments photographiques.
Rencontre insolite également avec une tortue, que l’on n’aurait pas soupçonné
trouvé à pareil endroit, en plein milieu d’une zone aussi aride. Nous
croiserons également notre première autruche dans le Kruger, et au loin, deux
énormes « southern ground-hornbill ». Les nombreux arrêts nous ont
fait perdre du temps, et c’est avec une heure de retard sur notre programme que
nous arrivons à Orpen. Un ranger nous aiguille pour nous rendre à Sabie Sand.
Une heure et demie de chemins de terre plus tard, et quelques passages
insolites dans des villages africains isolés de tout, nous arrivons dans la
réserve privée de Sabie Sand et au Nkhoro Bush Lodge. Accueillis comme des
princes, nous sentons rapidement que le luxe est à portée de main. On en est
même quelque peu mal à l’aise. Notre suite est sublime (rien que 4 douches dont
2 extérieures …), l’endroit est splendide, avec une piscine à débordement
donnant sur un « water hole » où viennent s’abreuver impalas,
phacochères, kudus, et même éléphants. Je profiterai de cette vue durant une
partie de l’après midi, seul au milieu de la piscine, pendant que Sophie se
repose et continue de soigner son rhume, entaché d’une migraine … 17h, le tam
tam sonne, c’est l’heure de notre premier drive ! Nous embarquons dans
notre 4X4 ouvert avec Greg, notre ranger, pour un safari de 2h30. La lumière
commence à descendre, nous avons hâte de faire des rencontres animalières. A
peine sortis, nous passons devant un magnifique aigle martial, splendide sur sa
branche, qui nous gratifiera d’un envol à ailes déployées impressionnant. Puis
un lion et sa lionne, comme ça ! A 30 mètres de nous, et ça
ne pose pas de soucis à notre ranger de couper le moteur. Hallucinant !!!
Et ce sont nos appareils photos qui en profitent. Un aigle martial et un couple
de lions en 10 minutes, le drive commence fort … il finira en apothéose. Après
une petite pause devant une marre à hyppos, Greg reçoit un appel d’une autre
jeep : leos !!! Première, deuxième, nous voilà partis à la chasse au
félin. La jeep écrase tout sur son passage pour nous retrouver au beau milieu
du bush, très loin des sentiers battus. C’est certains que seuls, nous ne
serions jamais arrivés ici. La lumière devient basse, mais le spectacle est au
RDV : une mère léopard est là avec ses deux rejetons, en train de déguster
quelques restes d’impalas. Nous sommes à 5 mètres à peine, nous
n’en croyons pas nos yeux. C’est madame qui déguste, et pas questions pour les
minots de toucher à sa pitance : elle le leur fait comprendre avec
autorité. Les petits doivent prendre leur mal en patience … Puis soudain, l’un
des deux se dresse. Il semble attiré par un bruit lointain. Ni une ni deux, le
voilà en haut d’un arbre, imité trois secondes plus tard par le frangin. La
mère, elle, n’a encore rien vu venir. Elle comprend le danger lorsqu’à 3 mètres d’elle, surgit
une hyène affamée. Il ne lui faut pas deux secondes pour remballer la
marchandise et rejoindre ses bambins en haut de l’arbre. Laissant au passage
quelques restes à l’hyène, histoire que tout le monde soit satisfait de
l’instant. Nous laisserons alors tout ce petit monde finir la journée, alors
que la nuit a commencé à tomber. Dans le 4x4, ca cause dure durant le
retour ! Tout le monde commente à sa manière ce qu’il vient de vivre. Il
fait désormais nuit noire, et nous arrivons à notre lodge pour la soirée. Mais
Greg a senti quelque chose. Nous aussi, et cela devient de plus en plus
prenant. Une putréfaction d’animal faisandé depuis un moment. Le 4x4
s’engouffre une dernière fois dans le bush, à la lumière de ses phares. Nous
croisons une lionne à 2
mètres, Greg ne s’arrête même pas ! Et pour
cause : 100 mètres plus loin, l’odeur devient intenable : un buffle est là, affalé sur le
sol, et six lions (2 mâles, 4 femelles) en font leur festin. Nous nous garons à
4, 5 mètres
au plus. Eclairés par les phares, les fauves sont un peu surpris. Nous n’en
menons pas large sur notre siège : ca gronde, ça grogne, ca craque (hum,
le bruit des os …) Ces nounours jaunes que nous avions observés jusqu’à
maintenant serait-ils de véritables prédateurs ? Nous comprenons désormais
pourquoi ils sont surnommés « roi des animaux ». IMPRESSIONNNANT,
pour ne pas dire TERRIFIANT. L’adrénaline monte encore un peu plus lorsqu’un
septième lion souhaite se mêler au festin. Visiblement, celui-ci n’a pas
participé à la chasse, et les 6 autres le lui font très rapidement comprendre.
En un fragment de seconde, les deux males se rebiffent, la poussière vole, les
rugissements deviennent dures : le dernier venu baisse pavillon, et se
couche à deux mètres de la meute, regardant ses congénère se rassasier. Ouch !
Quel instant ! C’est plein d’émotions que nous retournons au lodge pour un
rafraîchissement bienvenu. Avant d’enchainer par notre premier boma : nous
gagnons une salle à ciel ouvert ; les tables sont dressées en arc de
cercle, autour d’un feu de bois. Seuls quelques lampions éclairent la scène.
L’ambiance est splendide, nous pouvons prendre notre repas ! Celui-ci sera
quelque peu gâché par une espèce de mal-être que nous avons du mal à
dissimuler. Nous sommes tous « blancs » autour de la table, et 7 ou 8
femmes « noires » sont là pour nous servir. Nous avons du mal à ne
pas avoir de la pitié pour elles, et nous ne pouvons nous empêcher de croire
qu’elles nous débectent, nous les riches colonisateurs blanchards. Le temps de
l’apartheid n’est pas si loin, et si ce n’est plus de l’esclavage, cela y
ressemble encore très fort. Clou du spectacle, un chant zoulou entamé par ces
mêmes femmes pour célébrer l’anniversaire d’une résidente. A voir la mine de
ces pauvres femmes, un mélange de honte et de tristesse, nous sommes limite
écœurés. C’est avec ce sentiment mi figue mi raisin que nous rentrons nous
coucher. Nous ne résistons pas à la tentation de visionner les photos du jour,
malgré l’heure tardive. Et c’est avec plein d’images « jaune bush »
que nous fermons les yeux, et la perspective de remettre le couvert le
lendemain. Vivement le réveil …
Mercredi 7 octobre 2009
Sabie Sand
Cette
réserve est complètement dingue ! Comme la veille, Sabie Sand nous réserve
en ce mercredi 7 octobre des rencontres extraordinaires. Réveillé à 5h, c’est
avec des yeux encore un peu englués que nous montons dans notre jeep. Le
brouillard matinal ne laisse pas présager des grandes photos, mais c’est avec
entrain que nous partons pour notre premier drive de la journée. Nous retournons
sur les lieux du crime de la veille. La carcasse du buffle a bien changé, et il
n’y a désormais plus que deux lions pour s’acharner sur la pauvre bête. Nous
nous postons une fois encore idéalement pour observer la scène. Il est tôt, le
brouillard est dense, mais qu’importe. Le moment est une nouvelle fois
inoubliable. Deux hyènes sont également au RDV. Elles se montreront néanmoins
moins intrépides que la veille avec le léopard. Le chacal, en revanche, aussi
fluet soit-il, tentera sa chance par moment, parvenant parfois à s’approcher à
moins de 3 mètres de son festin virtuel. Le drive commence bien, et nous repartons dans le bush
sous un soleil qui fait son apparition progressivement. Il se lève
définitivement lorsque sur notre route, se prélassent une meute de lionnes, en
pleine sieste. En s’approchant, nous constatons qu’il s’agit en fait de 2 ou 3
lionnes, les autres étant des lions juvéniles. La lumière est parfois superbe,
et c’est avec grand plaisir que nous nous amusons à tirer leur portait. Sur le
départ, nous croiserons une lionne qui frôlera notre voiture, donnant à Sophie
quelques frissons … La suite du trip fait étape devant une femelle éléphant
morte depuis quelques jours. Une hyène en fait son festin, alors qu’une bonne
cinquantaine de vautours et un affreux marabout attendent leur tour. Ambiance
assez particulière, mais on adore ! Le temps de prendre les quelques
clichés, Greg est appelé à la radio. Leo à nouveau en vue ! C’est du bol
ou bien ? Arrivé sur les lieux, nous faisons la connaissance de
« Safari », une femelle de 16 ans bien connue du coin, car borgne
d’un œil. Nous la suivons dans ses déplacements, avant qu’elle se poste sur un
promontoire pour observer un troupeau d’impalas. On sent dans son regard que
certains lui font envie. Les impalas, à 100 mètres, ne la
quitteront pas des yeux. Encore un instant magique. Nous conclurons ce nouveau
splendide drive avec une rencontre de deux buffles, pas forcément
photogéniques, mais ce sont les plus près que nous ayons vus jusqu’à présent.
Le retour au lodge se fait donc dans la bonne humeur, et c’est avec excitation
que nous repartons une demi-heure plus tard pour le « bush walk ».
Armés de « gun », notre ranger nous fait parcourir le bush à pied,
nous montrant quelques détails invisibles à bord du 4X4 : la
reconnaissance de traces d’hyènes, les arbres à amarula, les trous de
mangoustes, les ossements de kudu, les terriers de tarentules … Nous ne
croiserons aucune bête, mais nous en tirerons beaucoup d’enseignements.
L’après-midi sera consacré à la sieste et à la piscine. Nous avons déjà hâte
d’être à 17h … Ce dernier game drive du soir se révélera pourtant moins
spectaculaire. On devient difficile ! Tout de même, notre première
rencontre avec un troupeau d’une quinzaine d’éléphants. Puis 8 lions et lionnes
près d’un point d’eau, visiblement repus et décidés à siester. Nous les
suivrons ensuite de nuit, jusqu’à l’approche du lodge de Chitwa Chitwa. Les
lions sont aux aguets, un impressionnant groupe d’éléphants étant en train de
boire au water hole. La rencontre entre les deux big five n’aura jamais lieu,
mais l’instant fût bon à vivre. La suite, vous la connaissez : retour au
lodge, boma et une nouvelle danse africaine devant un parterre de riches
blancs-becs. Dodo de bonne heure, décharge des cartes photos : demain,
dernier drive à Sabie Sand, avant le départ pour Manyeleti : la réserve a
subi un important feu de bush dans la journée, on ne sait pas ce que nous
trouverons là bas. Wait and see …
Jeudi 8 octobre 2009
Sabie Sand - Manyeleti
Last day in
Sabie Sand. Le réveil à 5h est un peu plus difficile. A 5h30, nous sommes tout
de même prêts à embarquer. Greg nous promet aujourd’hui des rhinos, les seuls
big five que nous n’ayons pas approchés de très près à Sabie Sand. Nous partons
sous un splendide lever de soleil. La route est néanmoins relativement dégarnie
d’animaux. Même les impalas ne sont pas au RDV. Il nous faudra une bonne
demi-heure pour tomber tout de même sur un troupeau de buffalos. Greg
s’approche au plus près. Nous sommes encerclés, les bovins semblant plutôt
craintifs malgré leur impressionnante masse musculaire. Mais Greg a décidé de
chasser le rhino ce matin. Il reprend donc la route rapidement. Il cherche, il
fouine, il se renseigne auprès des autres 4x4. Durant une heure et demie, nous
ne croiserons qu’une petite tortue et quelques kudus. Puis un appel de
ranger : Rhino ? Non, léo ! Une nouvelle femelle de 2 ans que
nous n’avions pas observée jusqu’à maintenant. Nous sommes le troisième 4X4 à
arrivé sur les lieux, et nous ne sommes bien évidemment pas prioritaires pour
les photos. D’autant plus que les deux autres semblent embarquer à leurs bords
des photographes pro au matos légèrement plus compétitif que le notre !
Nous ne resterons donc que quelques minutes, Greg ayant toujours en tête de
nous débusquer notre rhino. Malheureusement, nous chercherons encore notre
pachyderme durant une heure, en vain. A sa conduite, on sent que Greg est
légèrement tendu. Le retour au lodge est un peu glacial. Jusqu’à ce que Greg
lève les bras au ciel, frappe dans ses mains : son honneur de ranger est
sauf ! A 200 mètres du lodge, le rhino est tranquillement en train de paitre. Nous nous approchons
à une quinzaine de mètres, pas forcément très rassuré. L’animal est gros, mais
semble encore plus apeuré que nous. Libéré d’un fardeau qu’il semblait peser
sur son dos, c’est dans la bonne humeur que Greg nous ramène au lodge. Un
dernier petit déjeuner à Nkhoro, et nous voilà reparti pour un dernier
« private drive », à Manyeleti. Notre séjour à Nkhoro a été riche en
rencontres. Saurons-nous trouver aussi bien à Manyeleti ? La route vers
notre nouvelle réserve se fait rapidement, et en moins d’une heure, nous nous
trouvons devant la gate. Nous remarquons les premières traces de l’incendie de
la veille. La réserve semble durement touchée. L’impression grandit au fur et à
mesure que nous approchons du Pungwe Bush Camp. Tout devient noir, des flemmes
sont encore actives, nous nous sommes de plus en plus inquiets quant à notre
arrivée. Enfin, nous rallions pungwe sains et saufs. Mais ici, tout n’est que
misère et désolation. Le bush n’est plus que cendre, et c’est avec tristesse
que Cilia nous accueille chez elle. On sent la fatigue sur son visage : le
feu n’est circonscrit que depuis deux heures, et jamais elle n’avait eu aussi
peur pour sa maison qu’aujourd’hui. Dans l’affaire, elle y a perdu deux chalets
et son magasin. En plein désarroi, elle nous avoue ne pas pouvoir nous
accueillir dans ces conditions. Nous comprenons évidemment la situation, et
Cilia nous redirige vers un autre lodge, situé au nord de la réserve, moins
touché par les flemmes. Nous reprenons donc la route dans l’inconnue, en
direction du Honeyguide Tented Camp. En d’autres termes, un camp de tentes …
Nous ne savons pas trop à quoi nous attendre … Arrivés sur les lieux, nous
sommes rapidement rassurés. En fait de camp de tentes, il s’agit tout bonnement
de tentes de luxe montées sur pilotis en dure, complètement ouvertes et
séparées du bush par une simple moustiquaire. Le décor est planté, nous croyons
sincèrement mais avec une pensée affectueuse à Cilia que nous n’y avons
vraiment pas perdu au change. L’impression se confirme dès notre arrivé au
déjeuner, où nous sommes accueillis par les éléphants tranquillement accolés à
la piscine, transformée en abreuvoir. C’est dans cette ambiance surréaliste que
nous déjeunerons, qui plus est un repas gastronomique à tomber. Cette fois
c’est sur, nous sommes dans un endroit idyllique ! Notre game drive du
soir sera-t-il à la hauteur ? Pas sur … Tout le monde ici est sous le choc
d’apprendre que nous avons observé léopards et lions à moins de deux mètres.
Ici, on nous parle de kudus et d’éléphants. C’est bien, mais bon, après ce que
l’on a vécu … Le début du drive confirme d’ailleurs ce sentiment. Nous voyons
certes pas mal d’animaux, mais de loin. De très loin. Notre ranger nous
explique que contrairement à Sabie Sand, ils n’ont ici pas l’autorisation de
s’engager dans le bush. Ils sont contraints de rester sur les chemins balisés,
ce qui limite forcément les rencontres photographiques Qu’importe, nous sommes
dans d’excellentes conditions, et c’est avec plaisir que nous profitons de ce
game drive un peu différent. Car ici, la nature et les animaux sont rois. Ce
n’est pas vous qui allez à leur rencontre, mais ce sont eux qui choisissent de
venir à vous. Et nos pisteurs ont le don de les séduire … Ainsi, ils
parviennent à débusquer quelques buffles dans une excellente lumière, et un
rhino blanc bien tranquille en train de paître. Nous partageons notre jeep avec
un couple de retraités belges, au lodge depuis plusieurs jours. Nous tentons
d’en savoir un peu plus sur leur vécu. C’est ainsi que nous apprenons qu’ils
ont croisé la veille des « chiens horribles ». Quoi ? Non, pas
des Wild Dogs quand même ? A Sabie Sand, lorsque nous en avions parlé à
nos rangers, ils nous avaient avoué qu’ils n’en avaient pas vu depuis plus de 6
mois … Cette possibilité de rencontre nous donne alors du baume à cœur : Nous
mettons la pression sur nos rangers, qui ne semblent pas insensibles à notre
demande : ils ne mettront pas plus de 10 minutes à trouver notre
bonheur : une meute de 23 individus ; rien que ça ! On ne sait
plus où donner de la tête, il en arrive de partout. Nous shootons à tout va,
nos réglages sont merdiques, mais nous sommes tellement excités par cette
rencontre. La meute comporte quelques adultes, mais surtout beaucoup de jeunes
âgés de 5 à 6 mois. Nous les contemplons à moins de 2 mètres de notre jeep.
Nous savons que nous vivons là un moment unique : « Ca vaut largement
un big five » lâche Sophie à nos rangers qui ne peuvent dissimuler la
fierté d’avoir accompli leur mission. Clou du spectacle : 4 adultes
prennent en chasse un impala passé par là : ça bondit, ça trace à une
allure que l’on aurait pu soupçonnée, fantastique : rien que pour ce
moment vécu, nous ne regretterons jamais d’être venu à Manyeleti. Le reste ne
sera que du surplus de bonheur. Nous ne serons d’ailleurs pas en reste avec la
rencontre de 6 lions à la tombée de la nuit, une fois encore parfaitement débusqués
par nos rangers qui auront pris la peine d’attendre un quart d’heure leur
passage plutôt que d’aller les déranger sur leur lieu de sieste. Le retour de
nuit nous permettra de croiser furtivement une genette, un bush baby, une
civette et quelques uns de nos wild dogs de retour de chasse, du sang plein les
babines. Amaizing ! Bref, un game drive totalement différent de ce que
nous avions vécu à Sabie Sand, mais au combien passionnant et riche. Un nouveau
repas gastronomique plus tard, loin du boma surfait de Nkhoro, nous regagnons
notre tente accompagné par notre ranger. Cette journée fût de nouveau
fantastique. Vive l’Afrique.
Merci
Hector ! Sylvie nous avait promis un réveil matinal, mais Hector était
visiblement tenté par une grasse matinée. Du coup, réveil à 9h15, en pleine
forme. Un long petit déjeuner plus tard, et nous partons pour le Waterfront. Un
immense centre commercial face à la mer, très touristique mais d’un charme
colonial certain. Sophie et Sylvie se laissent tenter par des colliers, Hector
et Clair par des lampes de poche Disney. Le repas au Quay Four, sur le front de
mer, sera un pur régal : On est charmé par le poisson du jour, excellent,
alors que Sylvie craque pour le kilo de ribs … Amenés dans leur poêle de
cuisson, ça fait envie ! Nous n’en revenons pas des prix : 10 euros
les plats, 13 euros le Chardonnay (domaine Boschendal, ni plus ni moins qu’un
Saint-Aubin), et 3,5 euros la pinte de Windhoek, excellente. Nous digèrerons
tout ça à l’aquarium de la ville. La carte du Progrès nous dispensera du prix
d’entrée : on aime ! Pour la visite, beaucoup de couleurs, des
enfants ravis, et quelques belles sensations avec les requins, les murènes et
les raies manta. Il est déjà 18h30. Et comme nous avions promis à Clair une
glace avant la fin de la journée, nous terminons chez Haagen Dazs. Il n’en
fallait pas plus pour nous frigorifier définitivement. Hector le courageux,
malade depuis le matin, commence à être de plus en plus fiévreux. Il est temps
de rentrer. Nous terminerons donc la soirée tranquillement chez Sylvie, sans
excès : les chiens se régaleront des « bones » du midi. Nous
nous contenterons d’une salade dont Sylvie a le secret, arrosé d’un nouvel
excellent Chardonnay : Backsberg 2006. Extinction des feux à minuit dix.
Une belle première journée sud africaine !
Vendredi 25
septembre, 15h. Je sors du boulot, le train est à 16h. Le temps de claquer une
dernière bise à Thalia, et Raymond m’emmène sur le quai de Dole City. José et
Christelle nous ont rejoints, juste à temps pour voir Sophie arriver de
Besançon. Ca y est, les vacances commencent ! Enfin presque ; Sophie
doit encore terminer une discussion avec la Directrice SNCF Voyages. Changement à Dijon, TGV pour Paris : la vrai classe, c’est que
nous avons la voiture rien qu’à nous ! La traversée du bush parisien ne
pose aucune difficulté, pas plus que l’enregistrement au comptoir d’Emirates.
21h50, comme prévu, on décolle. Arrivée prévue à Dubaï à 6h. Sauf que l’on
avait simplement oublié de noter les 2h de décalage horaire. Nous arrivons donc
finalement à 4h, les yeux légèrement brouillés par deux petites heures de
sommeil à peine. L’aéroport de Dubaï est bondé de monde. Les horloges des
allées sont estampillées de la marque Rolex : pas de doute, on est dans
les Emirats ! 8h35 (ou plutôt 6h35), on embarque de nouveau pour notre
dernière traversée, la plus longue : 10h pour rejoindre Cape Town, notre
premier rendez-vous sud-africain. Le temps passera très vite : un
petit-déjeuner, une couverture, et hop, la matinée se terminera têtes contre
épaules, dans les bras de Morphée. Le temps d’admirer Zanzibar et les immenses
étendues africaines, et nous voilà dans les nuages. Sous des trombes d’eau,
nous posons nos premiers pas sur le sol africain. Sylvie est là avec Hector et
Clair pour nous accueillir, avec les cirés … Il nous faudra une bonne
demi-heure pour rejoindre leur maison, avec notamment un passage devant le
Township de Khayelitsha. Durant le trajet vers Noordhoek, notre lieu de
villégiature, Sylvie prendra le temps de nous montrer la Table que nous parvenons à
peine à détourer sous la brume, ou encore de tenter de nous prouver que l’océan
est d’un bleu dure, ce que nous avons du mal à croire sur le coup … Allez, elle
nous rassure en nous disant que le mauvais temps n’est annoncé que pour 24h.
Lundi, c’est grand beau ! Arrivée chez Sylvie à 18h30 : il est temps
de se rafraichir les aisselles, 36 heures après la dernière douche. Poulet grillé, séance de visionnage photo, et tout le monde va se coucher à 22h30. Fatigués,
mais prêt pour le début de l’aventure.
Dubaï, quelques secondes avant le décollage pour Cape Town ...